Une première stratégie nationale pour les services en santé mentale: plus nécessaire que jamais

Montréal, le 8 juin 2020 — Le Regroupement des Services d’Intervention de Crise du Québec (RESICQ) a fait paraître une lettre d’opinion signée conjointement par ses membres suite à la décision du MSSS d’octroyer une aide d’urgence de 31 millions de dollars pour le rehaussement des services psychosociaux et des services de santé mentale en contexte de COVID-19. Il apparait important pour le regroupement de mettre certaines réalités supplémentaires en lumière.
À l’instar de beaucoup de pays, le déconfinement s’intensifie ces dernières semaines au Québec. Dans cette nouvelle transition, il est important d’entreprendre ces changements en ayant à cœur de préserver notre santé mentale et de trouver les meilleurs moyens de nous adapter à une nouvelle réalité qui implique désormais une cohabitation avec le virus.
La notion de déconfinement est à géométries variables d’une région à une autre et les perceptions des communautés amènent un défi de cohérence et d’uniformité. Le rapport à la notion de nouvelles normalités ne peut pas seulement dépendre de critères de performance économique. Ainsi, il faut veiller à la préservation de la santé mentale collective en tenant compte de la variété des communautés et des étapes disparates du déconfinement qu’elles traversent.
Guillaume Le Moigne, Infirmier et directeur général du Centre de Crise le Transit de Montréal, mentionne :
« La reprise progressive invite désormais à la possibilité de rencontrer d’autres personnes dans les lieux de travail, dans les transports ou dans les lieux publics tels que des musées, camping, etc. Alors qu’autrui peut être désormais vu comme une menace de contagion, il faut retravailler une vie sociale et la conciliation avec les mesures de prévention. Dans une certaine mesure, nous observons des traits communs dans les angoisses et l’anxiété que génère le déconfinement par l’apparition de nouvelles symptomatologies, telles que le « syndrome de l’escargot » (ou de la cabane) qui se caractérise par la peur de se déconfiner et d’être confronté au monde extérieur. Toutefois, cet état émotionnel transitoire peut s'améliorer s’il est pris en charge de manière adéquate afin de prévenir des conséquences plus invalidantes. »
Les centres de crise encouragent une vision mobilisante
Les centres de crise restent particulièrement vigilants quant à la fatigue, au stress et aux impacts de la pandémie que les communautés ont vécus et vivent encore aujourd’hui. Plus que jamais, une vision mobilisante ainsi que des objectifs inspirants doivent émerger dans cette période cruciale, par une véritable analyse de l’offre globale des services en intervention de crise à travers le Québec.
Pour appréhender le « second impact » de cette crise sanitaire, le RESICQ réaffirme l’importance d’une première stratégie nationale pour les services en intervention de crise en santé mentale qui doit s’insérer dans un plan d’urgence, puis dans le prochain plan d’action en santé mentale du gouvernement.
« À l’image de l’escargot, il faut désormais déposer le fardeau que représente cette coquille qu’est le confinement pour avancer quoique lentement, mais sûrement vers une réelle réflexion sur les services en santé mentale! » ajoute Guillaume Le Moigne.
Le RESICQ rappelle que les citoyens qui en ressentent le besoin peuvent consulter le site Web www.centredecrise.ca pour trouver un centre de crise dans leur région.
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À propos du RESICQ
Rassemblant aujourd’hui 21 membres à travers la province, le RESICQ œuvre afin que la population du Québec ait accès à des services de crise de qualité dans l’ensemble des régions. Les services 24/7 consistent en des interventions téléphoniques ou en face à face, en plus de proposer un hébergement de crise à ceux dans le besoin.
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